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Conflit régimes spéciaux
Le leurre et l’argent du leurre !
Point d’étape
Article mis en ligne le 5 décembre 2007
dernière modification le 26 mars 2023

par Patrice MOREL

Ce conflit a été créé par Sarkozy par sa provocation sur la casse des retraites. Nous ne faisons que répondre à son appel. Notre lutte n’est pas pour obtenir une avancée sociale mais pour préserver un acquis qui est différent d’autres régimes, mais pas plus avantageux. Nous sommes tous des privilégiés de quelqu’un d’autre !

On a gagné sur l’unité (hormis la FGAAC [1] et la CFDT [2] , mais c’est institutionnel ou historique suivant ces organisations syndicales...)
L’autre point sur lequel l’on nous bercé, c’est la réunion tripartite (Etat - Entreprise - Syndicat). C’est un leurre lâché par le gouvernement pour que l’on puisse se dire que l’on a gagné du fait que la réforme ne soit pas passée par décret comme annoncé. Comme le dit Sarkozy : «  il n’y a ni vainqueur, ni vaincu ». Tout est politiquement correct !
En attendant on négocie à la marge sur un recul flagrant des acquis. Rien n’a bougé sur l’ambition de la réforme avec une note de cadrage portant à « 40 annuités de cotisation » au lieu de 37,5, avec « l’indexation des pensions sur le pouvoir d’achat » et non des salaires et « la décote ou surcote » suivant le départ à la retraite !

Pédagogie

Fidèle à sa stratégie, le gouvernement a « fait de la pédagogie ». Très vite les sondages confirment une opinion favorable à la réforme à plus de 60 %. La marge de manœuvre des organisations syndicales pour préserver ces « acquis sociaux » se révèle donc étroite.
Le véritable objectif est de casser la détermination historique des cheminots à se faire entendre. Et là, c’est presque réussit ! La communication a fait sont chemin en faisant passer le message que les « clients », devenus d’un seul coup par miracle « usagers », étaient les « otages » de « ces salopards de cheminots privilégiés » tout en disant qu’il ne faut pas stigmatiser !
Si l’unité syndicale n’avait pas prévalu pour suspendre le mouvement en entrant en négociation tripartite, c’était l’échec assuré devant cette volonté téléguidée de lynchage du dernier bastion de résistance.
Il faut se rendre à l’évidence, quoique l’on puisse grignoter, nous avons perdu ! Quand je dis « nous », c’est le public comme le privé ! Cette loi passée, la porte est ouverte sur le chemin du grand capitalisme.

« À la française »

L’ouverture de la retraite par capitalisation avec des fonds de pensions « à la française » - pudiquement appelé « plan d’épargne collectif pour la retraite » (les Perco créés en 2003 par François Fillon !) [3] - dans les entreprises (ce qui se fait déjà dans le secteur privé) va gangréner la retraite par répartition sans pour autant baisser le montant des cotisations. Comment vont cotiser les chômeurs, les intérimaires, etc. Une fois arrivé à la retraite, l’assureur n’aura t’il pas mit la clé sous la porte malgré un contrat alléchant et dument rempli ?
Les scandales comme celui d’Enron au États-Unis ont illustré le risque qu’il y avait pour les salariés à mettre leur retraite à la disposition de sociétés qui spéculaient en Bourse, en l’occurrence leur propre patron. Avec la faillite d’Enron, des dizaines de milliers de salariés ont perdu, non seulement leur emploi, mais aussi leur retraite, investie en actions de l’entreprise.
Maintenant la réforme est ouverte pour tous : privé et public. En 2008, on expliquera qu’il faut cotiser 41, 42, et pourquoi pas 45 ans en 2012. Bien entendu on nous laissera partir avant si nous avons bien cotisés à notre retraite complémentaire, donc pas touche à la caisse des retraites ! Et puis si nous n’avons pas assez cotisé, nous tenterons d’aller jusqu’au bout et comme nous ne sommes pas sûr d’y aller physiquement, le résultat est le même : pas touche à la caisse des retraites ! Et puis si nous avons bien cotisé et que la Bourse a dégringolée, on nous expliquera gentiment que « c’est le contexte économique » et que les plus à plaindre sont ceux qui ont un métier à risques... financiers. Il nous faudra alors continuer à travailler jusqu’à nos derniers jours et le résultat sera : pas touche à la caisse des retraites !
Ceci vaut pour les retraites, mais le grand « Grenelle du social » est annoncé par l’empereur Sarkozy dans la foulée... çà va casser pour tous si on laisse tout faire ! On donne le change en se rappelant à Guy Môquet pour faire oublier l’ambition du programme du CNR [4]. On nous prépare doucement à être heureux dans l’esclavage contemporain et à nous nourrir du syndrome de Stockholm !

Leurre est au RDV

Depuis 2003, les réformes successives ont pour effet de baisser significativement le niveau des pensions (d’où l’intérêt de les aligner sur le coût de la vie de surcroit !). « Les personnes ont davantage tendance à liquider leurs droits à la retraite dès qu’elles le peuvent. En particulier, la surcote n’a, pour l’instant, pas eu l’effet escompté sur la prolongation de l’activité au-delà de 60 ans », constate le COR [5]. Ainsi il faudra accepter une retraite en constante diminution qui poussera vers les fameux Perco !
Ne soyons pas passéiste avec des phrases du type « il va falloir un jour y venir ». Il faut que nous restions mobilisés et unis dans cette nouvelle épreuve. Chaque lutte a sa personnalité et son environnement. Celle-ci n’est pas celle de 1986 ou 1995, c’est celle de 2007. Gardons-nous de nous arquebouter sur un vécu et construisons notre avenir avec les armes d’aujourd’hui à l’image de ce que l’on souhaite pour demain. Communiquons, nous aussi, négocions et ne cédons pas devant cette arrogance d’un seul homme.
Il faut que l’opinion publique renverse les médias, non dans une grève par procuration, mais en luttant à nos côtés pour que l’on puisse continuer ce conflit inachevé.