Lettre de Guy Môquet
envoyé par yvon62100
NOM Prénom : MOQUET (Môquet) Guy
DATE DE NAISSANCE : le 22 Avril 1924
LIEU DE NAISSANCE : Paris
PROFESSION : Etudiant
DATE D’ARRESTATION : 13 Octobre 1940
PRISONS et CAMPS : Santé, Fresnes, Clairvaux, Châteaubriant.
DATE DU DECES : Fusillé le 22 octobre 1941 à la Carrière de Châteaubriant
Guy MOQUET naît à Paris en 1924. Il poursuit des études secondaires au lycée Carnot lorsque surviennent la déclaration de guerre et l’internement de son père, Prosper MOQUET, député communiste du 17ème arrondissement de Paris.
Militant de la Jeunesse communiste, il monte, dès l’été 1940, avec ses camarades, des groupes d’impression, de distribution de tracts clandestins et de collage de papillons.
Arrêté le 13 octobre 1940 à la gare de l’Est par la police française, il est interné à la Santé puis à Fresnes. Libéré le 24 janvier 1941, il est cependant gardé au Dépôt puis transféré, comme interné administratif, à la Santé, à Clairvaux et enfin, en mai 1941, au camp de Choisel (Châteaubriant).
Désigné comme otage le 22 octobre au matin, il est fusillé le même jour à la Carrière de la Sablière, avec vingt-six autres otages du camp, les 16 de Nantes et 5 du Mont Valérien.
Guy MOQUET devient un symbole pour de nombreux groupes de Résistance. Louis ARAGON lui consacre, sous son pseudonyme de « François la Colère », un chapitre du Témoin des martyrs, brochure publiée clandestinement.
Le poète dédie aussi la Rose et le Réséda, paru dans la clandestinité, à : « Gabriel PERI et Honoré d’Estienne d’ORVES comme à Guy MOQUET et Gilbert DRU ».
Le 28 décembre 1944, le Général De Gaulle lui décerne la médaille de la Résistance française et la Croix de Guerre.
Le 9 février 1946, la Légion d’honneur lui est décernée.
1er lieu d’inhumation : PETIT-AUVERNE (Loire Atlantique)
2ème lieu d’inhumation : Cimetière du Père Lachaise avec sa mère et son jeune frère.
La lettre de Guy Môquet avant son départ pour les fusillades.
"Châteaubriant, le 22 octobre 1941.
Ma petite maman chérie,
Mon tout petit frère adoré,
Mon petit papa aimé,
Je vais mourir ! Ce que je vous demande, à toi en particulier ma petite maman, c’est d’être courageuse. Je le suis et je veux l’être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j’aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c’est que ma mort serve à quelque chose. Je n’ai pas eu le temps d’embrasser Jean ; j’ai embrassé mes deux frères Roger et Rino. Quant au véritable je ne peux le faire hélas ! J’espère que toutes mes affaires te seront renvoyées, elles pourront servir à Serge qui, je l’escompte sera fier de les porter un jour.
A toi petit papa, si je t’ai fait ainsi qu’à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois. Sache que j’ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m’as tracée.
Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j’aime beaucoup. Qu’il étudie bien pour être plus tard un homme.
17 ans 1/2, ma vie a été courte, je n’ai aucun regret, si ce n’est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c’est d’être courageuse et de surmonter ta peine.
Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cœur d’enfant.
Courage !
Votre Guy qui vous aime.
Guy"
Dernière pensée : "Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir !"