le genre humain

Le Manifeste - N° 11 - Décembre 2004

 

Communistes
Empêcher la casse de la Poste

Les communistes du 15e arrondissement de Paris (Ne pas perdre sa raison d’être) lancent une campagne contre la loi antipostale à laquelle Le Manifeste ne peut que souscrire. Nous nous faisons l’écho ici de cette initiative.

Chaque jour, la Poste achemine 66 millions de lettres et de paquets et plus de 4 millions de personnes se rendent dans un de ses bureaux. Elle gère aussi 48 millions de comptes, 22 millions de livrets A. L’ensemble de ses services financiers représente 200 milliards d’euros d’encours. Elle compte 315 000 salariés. Ces quelques chiffres à eux-seuls sont la preuve du rôle essentiel que joue La Poste dans la vie économique et sociale du pays.
Après avoir changé le statut d’Edf-Gdf et poursuivi la privatisation de France-Telecom, le gouvernement met en place la privatisation de La Poste. Pour faire passer la pilule, le gouvernement procède par étapes. Il prévoit de faire passer en janvier, le projet dit de « régulation des activités postales » qui livrerait l’activité courrier à la concurrence et transformerait les services financiers en « banque postale » fonctionnant comme une banque privée. Une fois encore, l’Europe de Maastricht s’impose aux décisions du gouvernement alors que partout dans le monde, ces politiques de marchandisation et de privatisation ont fait la démonstration de leur conséquences néfastes : hausse des tarifs, baisse de la qualité des services, suppression de dizaines de milliers d’emplois, faillite des entreprises.

La pétition pour le retrait du projet
de loi de
(dé-)régulation des activités postales


En qualité d'usager, de postier, d'élu, je demande au Président de la République et au gouvernement :
Le retrait immédiat du projet de loi relatif à la " régulation des activités postales " visant à marchandiser l'activité courrier, à la livrer à la loi du profit et à transformer les services financiers en " banque ", préalable à leur privatisation et au démantèlement de l'ensemble de la poste.
Je m'oppose à la remise en cause par cette loi des principes du services public de la Poste essentiels pour la réponse à l'intérêt général et à mes propres besoins : égalité d'accès pour tous aux mêmes services, qualité du service rendu, péréquation tarifaire et absence de logique lucrative.

J'exige :

Renvoyer à Pcf 15,
130 rue de Castagnary
75015 Paris
(pcf15@wanadoo.fr)

Fermetures de bureaux et impacts régionaux
La disparition du bureau de La Poste, souvent le dernier service public restant, menace des régions entières de désertification. Les populations, les associations de défense, plusieurs milliers de conseils municipaux se mobilisent contre les projets de fermeture et rejettent les promesses (le chantage) de mise en place, aux frais des contribuables, de « points-poste » dans les petits commerces ou les mairies qui n’assument qu’une petite partie des prestations sans respect des règles du service public (confidentialité…)
Mobilisation des élus
6 000 conseils municipaux ont adopté depuis avril des résolutions exigeant le maintien des bureaux de poste de plein exercice pour continuer à répondre aux besoins des usagers et des communes.
Mobilisation des usagers
Dans des dizaines de villes et de villages, les usagers s’organisent, font signer des pétitions contre les fermetures de bureaux, contre la dégradation des services.
Depuis le début de l’année, en plus des journées d’action nationale, plus de 150 mouvements de lutte se sont opposés localement, dans toutes les régions, aux plans de déstructuration et de casse de l’emploi dans les centres de distribution et les centres de tri.
Vers 6 000 fermetures de bureaux
Monsieur Bailly, Pdg de La Poste, l’a dit cet été : il envisage la suppression d’ici 2007 de presque la moitié des bureaux de poste de plein exercice, notamment dans les petites villes et en zone rurale.
Au nom de la « mise en concurrence » du courrier et de la réduction des coûts, le nombre de bureaux distributeurs pourrait passer de 6 000 à 2 000.
Autre point du projet de loi : les services financiers passeraient sous le contrôle d’une « banque postale » de droit privé. Or ils représentent jusqu’aux trois quarts de l’activité des « petits » bureaux de poste que la « banque postale » considérera comme « non-rentables ». 10 000 emplois aux guichets (sur 50 000) seraient menacés.
Menaces sur la distribution de la presse
Parmi ses missions de service public, La Poste participe à la diffusion de la presse (abonnements) qu’elle achemine à des tarifs préférentiels. Dans la perspective de la marchandisation et de la mise en concurrence, cette fonction répondant à un objectif essentiel pour le pays de défense du pluralisme de la presse et de la démocratie, se voit progressivement remise en cause. Après avoir augmenté de 50 % depuis 1997, les tarifs imposés aux journaux doivent encore monter de 20 % d’ici 2008.